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Objectivité

L'autre jour, sur un forum, plusieurs forumeurs débattaient du caractère d'un héros bien précis. Comme je n'étais pas d'accord avec le caractère présenté, je me suis soudain rendu compte que nous avions notre propre vie projetée sur l'écran en même temps que les personnages fictifs que nous suivons. En l'occurrence, je ne voyais pas dans le personnage en question de la frustration. Pour moi la frustration ou l'amertume ne peut se développer que lorsqu'on remâche ou ressasse son passé trop souvent. Or mon héros à moi, créé à partir de moi et pourtant projeté devant les yeux de tous, ne peut pas être un être du passé, car il avance...
La question est finalement de savoir ce qu'un réalisateur veut dire : si le réalisateur veut qu'on voie de l'amertume, c'est à lui d'indiquer par des signaux clairs cet état. Sans signaux l'adaptation est libre.

Dans le fond, est-ce qu'on rate quelque chose en ce faisant ? Peut-être .... Tout dépend probablement de la manière dont on regarde un film. J'ai tendance à me projeter, et à utiliser la vie des protagonistes comme des miroirs ... On doit probablement  pouvoir regarder un film d'une autre manière, comme un tableau par exemple, dans lequel on ne se projette pas ...

J'ai la chance de travailler et de vivre avec des personnes qui  ne comprennent pas mon intérêt pour le cinéma, a fortiori pour le cinéma américain (mon patron se moque, gentiment il est vrai, de cette attraction ...quant à mon mari il n'a probablement pas regardé un film depuis au moins 20 ans !) : pourtant le cinéma est une extraordinaire fenêtre sur le monde, sur l'humain et ses contradictions, voire un excellent témoignage du passé ce qui en fait un outil passionnant pour quiconque s'intéressant à l'être humain.